Aryana Libris

Auteurs : Baeriswyl Alain - Perotti Philippe
Ouvrage : L'instruction du tir Le manuel du moniteur de tir Principes et méthode de l'instruction de base et de l'instruction complémentaire
Année : 2006

Lien de téléchargement : Baeriswyl_Alain_-_Perotti_Philippe_-_L_instruction_du_tir.zip

Préface. Tirer avec une arme est assez simple. Toucher, rapidement, dans une situation de stress, sans se faire soi-même toucher, et sans mettre en danger ses camarades, c'est une autre histoire. Cela s'apprend. L'enseigner est encore une autre affaire. C'est le but que se propose ce manuel. L'Armée suisse a toujours attaché beaucoup d'importance à l'instruction au tir. Non seulement pour les fantassins, dont le fusil fut longtemps l'arme principale, mais aussi pour les soldats de toutes les autres armes. Le militaire devait savoir tirer, et toucher. Point. Ne serait-ce que pour monter la garde et défendre son emplacement. La munition était chère, et lourde à porter. Chaque coup devait donc être un touché. Notre armée avait développé des méthodes perfectionnées pour apprendre à tirer avec efficacité, dans le temps le plus court et avec le plus de monde possible. L'apparition de l'arme automatique n'a pas modifié fondamentalement cette instruction. Au contraire, les méthodes se sont encore perfectionnées, car l'apprentissage au fusil d'assaut modèle 57 était plus difficile et plus compliqué qu'au mousqueton. La pratique des genres de feu différents - coup par coup, coup par coup rapide et rafale - a un peu modifié la mentalité : chaque coup ne doit plus obligatoirement être un touché, mais chaque tir doit être au but. L'introduction du fusil d'assaut 90, faite parallèlement avec celle de beaucoup d'autres armes et appareils, avait induit un certain désintérêt pour le tir. On avait vite en main cette arme légère, simple et facile. Trop vite : les touchés n'étaient plus garantis, les manipulations souvent approximatives, l'entourage trop fréquemment mis en danger et toutes les ressources de l'arme souvent ignorées. D'autant plus que, l'influence du cinéma et de la télévision ajoutée au poids allégé de la munition ont vite donné à croire qu'il suffisait d'arroser dans la nature pour être efficace. Or la réalité est tout autre. On a vu en effet disparaître assez vite le savoir-faire des moniteurs et le métier des instructeurs en matière de tir aux armes légères, instruits à la va-vite et entraînés superficiellement. Les vrais professionnels se sont vite aperçus que l'on devait revenir aux vieux principes : manipulations sûres, sécurité garantie et chaque tir au but. Et la munition est toujours lourde pour celui qui la porte sur lui. ...